La Gazette du collectionneur

Nous y sommes enfin. Avec l’arrivée du weekend, il est temps pour moi de vous proposer le résumé du monde des véhicules de collection de la semaine qui vient de s’écouler. Les sept derniers jours ont vu la réapparition d’une légende du sport automobile, un conflit entre les Etats-Unis et une simple marque italienne, la célébration de l’anniversaire d’une icône et la vente de trois modèles extrêmement fameux.

Feu vert pour la production de 6 Formule 1 Vanwall 

Malgré les conditions économiques actuelles, il semble que les projets automobiles extravagants soient toujours permis. Pour ceux qui trouvent la voiture de sport ordinaire trop basique, l’ancienne écurie de Formule 1 Vanwall vient de dévoiler le modèle parfait. Le constructeur ayant gagné le championnat du monde en 1958 a récemment annoncé qu’il s’apprête à construire six exemplaires supplémentaires de la voiture qui lui a donné ce titre. 

Le projet a débuté en 2013 lorsque Ian Sanderson acheta la marque Vanwall. Au cours des dernières années, il chercha comment faire revivre la marque couronnée de succès durant les années 1950. 

La construction des six exemplaires suivra exactement les dessins de la voiture Vanwall de 1958 faits par deux icones du sport automobile, Colin Chapman et Frank Costin. Il s’agira de véritables voitures de Grand Prix d’époque. Sous la carrosserie, sculptée dans une perspective d’efficacité aérodynamique, se trouvera un moteur quatre cylindres en ligne de 2,5 litres capable de produire environ 260 chevaux. A l’époque déjà, la performance impressionnante de ce véhicule était directement liée à la composition exceptionnelle de son moteur qui, grâce à son petit nombre de cylindres, était beaucoup plus léger que les énormes V12 d’autres constructeurs. 

Au-delà d’un moteur authentique, Vanwall utilisera également la même solution de suspension et les mêmes dimensions de châssis que la voiture d’époque. Certes, cette reproduction ne sera pas en en mesure de défier les voitures de course modernes et ne suscitera probablement pas l’intérêt des pilotes de compétition actuels, mais si l’authenticité est ce que vous cherchez, ne regardez pas plus loin.

Vous vous demandez peut-être combien coûte ce voyage dans le passé du sport automobile. A cause du nombre de production infiniment petit et du niveau de détail du véhicule, le prix d’un exemplaire débutera à 1,7 millions d’euros. Et ce pour une voiture qui ne pourra pas être immatriculée pour la route. 

D’après le directeur de Vanwall, Ian Sanderson, l’organisation évalue déjà la possibilité de créer un tout nouveau véhicule qui serait davantage au goût du 20ème siècle. L’étude d’une possible sortie sera basée sur la réussite et la popularité de ce projet de reproduction. 

DeTomaso s’attaque à l’industrie automobile américaine

En tant que passionnés des véhicules de collection, il est impossible de ne pas avoir entendu parler de DeTomaso. Cette marque italo-améro-argentine est devenue mythique avec la production de la Pantera durant les années 1970 et 1980. Le nom a récemment fait une renaissance avec le dévoilement de la P72, une hypercar cherchant à combiner l’élégance du passé avec la technologie moderne. 

Pour le lancement de cette nouvelle voiture, le siège de l’entreprise s’est installé à Modena en Italie. Mais ces derniers jours, la direction a annoncé son plan de déménagement en Amérique du Nord. Le communiqué de presse informant le monde de ces intentions a utilisé un vocabulaire proche de celui du combat.

L’entreprise explique ce qu’elle appelle la Mission AAR (Renaissance Automobile Américaine) en précisant qu’elle “ne peut plus attendre que l’Amérique retrouve son âge d’or automobile” et qu’il faut “faire revivre le romantisme, la beauté, la passion et l’élégance de l’industrie automobile américaine ”. “Mission AAR aidera à ôter des esprits l’idée que les Etats-Unis se contentent de se cacher dans l’ombre de l’Europe en ce qui concerne le design automobile, ” continue le communiqué. 

Les 40 ans de l’Audi Quattro

Le 3 Mars 1980 fut un point tournant dans l’histoire automobile. Il s’agit de la date de la première exposition de l’Audi Ur-Quattro, la voiture qui a rendu populaire les systèmes quatre roues motrices dans le cercle sportif. En effet, le système Quattro de Audi existe depuis exactement 40 ans cette année et la marque allemande tenait à le célébrer.

Dans la semaine, nous avons entendu qu’Audi préparait un modèle exclusif et rare pour rendre hommage à la première voiture qui a porté le badge Quattro. Le résultat est une Audi TTRS, modèle qui s’apprêtait à disparaître de la gamme, modifiée pour avoir une apparence encore plus agressive.

Nommée officiellement l’Audi TTRS 40 Jahre Quattro, cette voiture n’est, sous la peau, qu’une TTRS normale toutes options. Ainsi, c’est toujours une voiture quatre roues motrices, avec un peu moins de 400 chevaux venant du 5 cylindré TSFI 2,5 litres. Cependant, de l’extérieur, nous observons qu’il s’agit d’un modèle un peu plus spécial que le coupé que conduit votre coiffeur. A commencer par la finition de la voiture : des motifs rouge et gris ainsi que des jantes blanches font écho à la Quattro S1 avec laquelle Walter Rohrl a gagné le Pikes Peak de 1987. Les ailerons et ajouts aérodynamiques sont beaucoup plus agressifs que sur le modèle de base et une énorme prise d’air se situe sur le capot.

En tout, seulement 40 exemplaires de cette édition limitée seront construits et, qui plus est, ils seront tous destinés au marché allemand. Il sera alors très compliqué d’acheter une version en France. Ceci dit, nous pouvons nous consoler par son coût élevé. Elle sera vendue en Allemagne aux alentours de 114 000 €. 

Les trois BAT passent sous le marteau

L’histoire des Alfa Romeo BAT est quelque chose que tous les passionnés de l’automobile devraient connaître par cœur. C’est l’histoire de la création de trois des plus belles voitures au monde dans le but de faire progresser la technologie aérodynamique de l’automobile. Signifiant Berlina Aerodinamica Tecnica, la BAT 5, BAT 7 et BAT 9 furent construites au cours des années 1950 par Franco Scaglione et Carrozzeria Bertone. 

Il suffit tout simplement de regarder leur forme de larme et les ailerons arrière qui semblent être sculptés par le vent pour tomber amoureux de ces berlines irréprochables. On peut imaginer que lorsqu’elles furent dévoilées en 1953, 1954 et 1955 respectivement, le public pensait qu’il s’agissait de vaisseaux spatiaux. 

Ces trois créations sont restées ensemble dans la même collection depuis 1989 lorsqu’un collectionneur privé les a toutes achetées en même temps à Pebble Beach en Californie. Cela fait alors plus de 30 ans qu’elles n’ont pas été vues en vente mais cette année 2020 ne cesse apparemment pas de révéler des surprises. Cette semaine, les annonces des Alfa Romeo BAT ont été ajoutées en première page du site web RM Sotheby’s.

Les trois modèles passeront en effet aux ventes aux enchères de l’art contemporain à New York organisé par RM Sotheby’s. L’évènement aura lieu le 28 Octobre donc dans une semaine nous saurons exactement quel prix extravagant ces modèles uniques auront atteint. Pour l’instant, l’organisateur de l’enchère annonce une estimation entre 14 et 20 millions de dollars. C’est la première fois qu’un lot aussi important que celui-ci passe aux enchères depuis le début de la crise sanitaire, il est donc difficile de faire une estimation précise. 

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